A la Piaule
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Chapitre 6: Il est temps de se bouger, là!

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12062013

Message 

Chapitre 6: Il est temps de se bouger, là! Empty Chapitre 6: Il est temps de se bouger, là!












-          Ne crois pas que tu vas t’en tirer aussi facilement…



Une semaine plus tard, Vishous essayait toujours de digérer la vision de sa propre mort. Il avait toujours cru qu’il s’en ficherait un peu, que ce serait juste une information comme une autre mais en fait, ça l’avait démoli. Il avait ressenti la peur la plus abjecte qui soit depuis que son père l’avait définitivement marqué comme monstre de la Race. Il s’était senti comme l’époque : Vulnérable. Et puis… il y avait les conséquences. Si ce que Qhuinn était vrai, suite à sa mort, Butch s’était juste suicidé en emportant le plus de lessers avec lui. Une mort de Guerrier. La mort d’un Guerrier Uni qui avait perdu son compagnon.



Je n’arrive même pas à imaginer l’inverse. De quelle catastrophe serais-je capable si Butch meurt avant moi ?



Il frissonna à cette idée et préféra foudroyer Qhuinn du regard… qui soutint la charge sans trembler.



-          Il fallait que je prenne une décision, bordel ! Tu t’en fous peut-être mais y’a un gamin dans l’histoire !



-          Attends une minute… Ne me dis pas que…



-          Si.



-          Nom de Dieu, Qhuinn !



Butch avait levé la tête à cette imprécation et restait à chaque fois assez admiratif que le petit Qhuinn tienne tête à V. Sans paraître particulièrement effrayé. Bon, bien sur, il restait sur ses gardes, ce qui prouvait qu’il avait autant de bon sens que de couilles au cul. Il était sur un pied d’égalité avec V. Le Flic secoua la tête à l’adresse de Blaylock qui commençait, lui, à trouver la situation explosive. Il lui murmura :



-          T’en fais pas… Si V avait décidé de le tuer, tu ne l’entendrais même plus respirer.



Blay grimaça un sourire et retourna à sa surveillance des alentours par la fenêtre nord. Qhuinn avait beau avoir assuré que ce n’était pas une embuscade et que normalement il ne se passerait rien de dangereux, se trouver dans cette demeure le plongeait dans ses terreurs de Prétrans. La Villa de Lohstrong était l’opposée de la demeure chaleureuse de Rocke. Mais Rocke était d’une frange moyenne de la Glymera. Obligé de paraitre mais ayant assez peu de poids politique, ce qui convenait parfaitement à Rocke et à sa Shellane qui se fichaient royalement des tractations du Pouvoir. Mais comme toute famille mineure, il y avait un devoir de parade devant les familles de Princeps. Autant aller chez Havers et Marissa était… certes pas très intéressant mais vivable, autant parader chez Lohstrong lui avait filé des maux d’estomac. Comme sa mère d’ailleurs. Il fallait être irréprochable surtout sous le regard gris de celui qui était le Leadhyre à cette époque. Si Rocke avait pu, sans perdre sa position sociale, il aurait laissé Compagne et enfant à la maison pour affronter seul les brunchs et les conversations creuses. S’il avait pu, le petit Blaylock aurait rejoint le petit Qhuinn qui était bouclé dans sa chambre à chaque fois. Mais ça n’aurait pas été convenable. Une fois, il avait demandé à Luchas, le frère ainé de Qhuinn s’il pouvait aller le voir et ce salopard s’était étonné qu’on puisse vouloir voir Qhuinn. Blay soupira à ces souvenirs mais quelque part il était content que Qhuinn semble ne rien éprouver à l’idée de trouver dans la maison d’enfance. Avant que le rouquin ne se trahisse à essayer de le soutenir alors qu’il cherchait encore à se blinder le cœur, Rhage avait demandé à Qhuinn, avec son tact habituel, si ce n’était pas trop dur pour lui. La réponse avait été éloquente :



-          C’est de la pierre et de la peinture, pas chez moi.



Voilà. La messe était dite.



Pour le moment, tout le monde attendait, un peu fébrile qu’un lesser veuille bien se pointer. Pour punir Qhuinn d’avoir embarqué Butch sans rien lui dire et sans lui avoir exposé son plan ; Vishous avait embarqué Blay « en soutien ». Depuis deux heures, les deux mâles s’engueulaient à voix basse alors que Butch restait concentré et que Rhage chuchotait des commentaires à la manière d’un commentateur de foot argentin drogué à la mescaline. L’ancien humain se mordait la joue pour ne pas éclater de rire.



-          Tu n’avais pas à prendre cette décision tout seul, Qhuinn !



-          Et c’est un Vishous en grande forme qui attaque bille en tête… murmurait Rhage.



-          Il faut bien qu’on bouge notre cul et qu’on décide ! Tu es peut-être un monstre de logique mais moi, je fonctionne à l’instinct.



-          Qhuinn tente de dribbler et de jouer sur la différence de gabarit…



-          Ce qui ne t’a pas vraiment réussi jusque là…



-          … Et se fait tacler par un Vishous qui porte bien son nom…



-          Peut-être mais là, j’avais pas le temps. Il fallait que je choisisse vite ! et crois-moi, j’ai fait au mieux.



-          Le petit Qhuinn ne se laisse pas…



-          TA GUEULE, RHAGE ! Hurlèrent les deux belligérants dans un synchronisme parfait.



Rhage haussa les sourcils et se mit à bouder ostensiblement. En voyant que deux des témoins étaient sur le point de s’étouffer à force de contenir leur rire et que le dernier faisait sa tête de chat fâché parce qu’on l’avait stoppé dans son élan, Vishous et Qhuinn se dirent qu’ils y étaient allés un peu fort.



-          Pardon…



-          Désolé…



-          Bon sérieusement, V et mini V… Si vous pouviez éviter de vous bouffer le nez, ça nous éviterait de devoir prendre des paris sur qui a la plus grosse. On se recentre ?



Qhuinn baissa la tête et Vishous fit la moue. Ce n’était pas la première fois que Butch se faisait la réflexion que ces deux là se ressemblaient énormément. Ca le fit sourire. Depuis que Qhuinn faisait lui aussi dans la divination, il se mettait à avoir ce coté… définitif. Ca lui allait bien.



Butch surprit le regard noir que lui lançait Vishous et fit la moue.



-          Sors de ma tête, V.



-          Je t’interdis de penser ce genre de chose. 



-          Pardon ? Jusqu’à preuve du contraire, je pense ce que je veux.



-          Pas ça.



-          V…



-          On en reparlera plus tard, messieurs. Intervint Blay avec une voix forte. Quelqu’un vient de se garer devant la propriété.



Qhuinn risqua un regard par la fenêtre, se rapprochant involontairement de Blay et reconnut la vieille Ford Taurus de son souvenir.



-          C’est lui.



-          Blaylock, Rhage et moi, on se planque dans la pièce d’à coté. Dés que ça commence à mal se passer, on intervient. Indiqua Vishous à voix basse.



-          Ca se passera bien, V.



-          Tu n’en sais rien.



-          Justement si, cette fois, je le sais.



Vishous soupira bruyamment manifestant son agacement et Butch lui sourit avant de lui dire :



-          Tu vois comment on se sent quand tu nous fais le coup ?



-          Ca va, je suis pas aussi pénible…



-          Oh si, mon Frère ! s’exclama Rhage en entrainant Blay dans le petit salon, bientôt rejoint par Vishous qui bougonnait.



Malgré ce qu’il montrait, Qhuinn était loin d’éprouver autant d’assurance qu’il ne n’aurait du. Cette maison lui mettait les nerfs en pelote, même plusieurs mois après que toute sa famille ait disparu lors d’une attaque Lesser. Il s’attendait toujours à se faire surprendre par la voix grave et méprisante de son père qui, invariablement, lui demanderait pourquoi il continuait à montrer sa difformité par la fenêtre. Comme si la famille avait besoin qu’il l’expose ! Son père était mort mais il sentait encore la pointe d’acide de son regard tombant sur sa nuque avec toute la réprobation possible. Du mépris aussi. Un mépris qui était contagieux puisque sa mère et sa sœur refusaient simplement de le regarder en face, son frère lui serinait à longueur de journée à quel point il avait de la chance que Père ne l’ai pas noyé à la naissance et lui ai octroyé le privilège de vivre avec eux et même les doggens qui étaient normalement la douceur incarnée le délaissaient volontiers pour ses ainés aux yeux gris. Il se souvenait de la fois où il s’était écorché le genou, rien de très grave et un doggen aux cheveux gris le soignait. Jusqu’à ce que Luchas entre dans la cuisine et demande un chocolat chaud à lui apporter dans sa chambre. Le doggen avait reposé le coton imbibé d’alcool, avait préparé le chocolat et était monté à l’étage. Qhuinn était resté seul, le genou écorché, le sang coulant sur sa jambe jusqu’à sa chaussure. Quelques gouttes étaient même tombées au sol. Il avait fini par se soigner tout seul avec des gestes maladroits, comprenant qu’il n’était pas important.



Mais arrêtes de penser à ça, nom d’un chien…



Il s’ébroua pour chasser ses souvenirs alors que Butch s’approchait de la fenêtre pour voir la cible qui sortait de la voiture un siège bébé qui servait aussi de landau à l’intérieur duquel un bébé blond encore minuscule dormait. Le lesser caressait tendrement la joue du bébé en lui murmurant des choses qu’ils n’entendaient pas. Butch laissa échapper un juron stupéfait et le lesser s’approcha de la porte, le visage souillé de larmes noires.



-          Je ne savais pas que ces salopards pouvaient pleurer…



-          C’est une victime qui a fait un très mauvais choix.



-          Qu’est-ce que tu en sais ?



-          Il était malade. Un cancer incurable, je crois. Mais sa femme qui était vampire était déjà enceinte. Il ne voulait pas l’abandonner alors il a fait un pacte avec le diable, comme disent les humains. Un peu de temps en échange de son âme.



-          Et sa femme, pourquoi elle n’est pas là ?



-          Morte en couches. Répondit laconiquement Qhuinn avant d’aller ouvrir la porte au Lesser en larmes.



Celui-ci entra lentement, comme si ses chaussures étaient en plomb, anéanti par une douleur atroce et serrant contre lui le couffin où le petit innocent dormait sans comprendre ce qui allait arriver. Jared leva les yeux sur Qhuinn qui compatissait à la situation et sur Butch derrière lui qui ne savait pas comment se comporter, entre la stupéfaction et l’instinct d’avaler le lesser pour éviter que la corruption ne se répande.



-          Comment avez-vous su… ? chuchota Jared la voix brisée.



-          Ce n’est pas important. Mes condoléances pour votre épouse.



-          Je voulais juste… qu’elle … ne soit pas toute seule… du moins jusqu’à ce qu’il soit grand…



-          Je sais.



-          C’est… à cause de moi qu’elle est morte… ?



-          Non. C’est juste que ça arrive, parfois.



-          C’est injuste… Elle méritait de vivre et de connaître son fils… Et maintenant… il est tout seul.



-          Nous nous occuperons de lui. (Qhuinn se tourna vers la porte du petit salon.) Rhage ?



Le grand guerrier blond entra d’un pas hésitant, les yeux fixés sur le petit bébé qui s’agita dans son sommeil et bailla. Qhuinn savait que c’était le moment le plus délicat. Dans ses souvenirs, c’était Mary qui avait accueilli le bébé le premier et qui avait promis au lesser de s’en occuper comme son propre enfant mais Qhuinn se doutait que l’arrivée du lesser au refuge avait conduit à sa destruction.



Certaines choses doivent avoir lieu, d’autres non.



-          Tu peux prendre le bébé, s’il te plait ? dit doucement Qhuinn. J’ai peur de lui faire mal… Je suis pas à l’aise avec les enfants.



Et tout le monde comprit. Une illumination collective, bien que Vishous s’en doutait depuis le début et il devait bien avouer que le petit soldat jouait sa partie avec brio. En voyant Rhage prendre précautionneusement le couffin et faire un petit sourire à son occupant qui ouvrait un œil pour contempler la masse de muscles qui avait sa charge, Vishous sentit que Qhuinn avait tout simplement renoué un fil du destin. Différemment de ce qu’il avait vécu la première fois mais de manière à ce que la greffe soit presque invisible. Les pensées confuses de Rhage lui parvenaient comme des filaments dans la tempête d’émotions qui le secouaient. Et bien caché sous cette tempête, il y avait la voix du Dragon qui exprimait son contentement… de la même manière que quand Mary était dans le coin.



Tout simplement superbement exécuté.



Rhage redressa la tête et regarda le lesser droit dans les yeux :



-          Je jure sur ma lignée de protéger cet enfant comme s’il était le mien.



Jared laissa échapper un sanglot de soulagement et se confondit en remerciements. Qhuinn se recula un peu pour laisser la place à l’ancien Flic qui comprit ce qu’on attendait de lui. Pour la première fois depuis qu’il avait ce don, il se sentit heureux de l’utiliser. C’était une rédemption qu’il offrait, pas une condamnation à mort pour les imbéciles qui étaient tombés dans les rets de l’Oméga. Ce n’était plus un acte de guerre. C’était du pardon. Quand Vishous s’approcha pour le désinfecter de la noirceur qui le bouffait, Butch se laissa aller librement contre lui, en toute confiance et avec la certitude d’avoir bien fait.



C’était un moment étrange. Triste mais rempli d’espérance. Une vie qui s’en va, une autre qui arrive. Qhuinn avait presque l’impression que la Vierge Scribe lui souriait.



Ce fut le petit bébé qui donna le signal du départ en commençant à pleurer alors que son nouveau père riait aux éclats devant tant de coffre. Vishous embarqua Butch qui était toujours collé à lui et se tourna vers Qhuinn pour lui dire de ramener ses fesses mais celui-ci saisit le poignet de Blay qui commençait à avancer pour rejoindre l’Escalade et regarda Vishous droit dans les yeux.



-          Non. On a un truc à finir ici. Partez devant, on vous rejoint au manoir.



Vishous n’insista pas. Sans doute parce que, malgré l’assurance inébranlable qu’il affichait, Qhuinn était absolument mort de trouille.



 



 



 



 



 



 



 



Assis sur l’un des fauteuils qui avaient été sous bache plastique en attendant que les héritiers de Lohstrong prennent possession de la demeure, Blay attendait que Qhuinn ait fini de préparer le café pour lui parler. Un véritable casse tête, la succession de Lohstrong… Saxton s’en arrachait les cheveux vu que c’était lui qui était chargé de trouver les héritiers. Mais comme les deux héritiers les plus logiques avaient été écartés de la succession, l’un parce que Lohstrong lui-même l’avait banni de sa lignée, l’autre parce que sa famille avait quitté la Glymera pour ne pas l’abandonner lors de son coming-out et que suite à l’attaque groupée des Lessers peu après la transformation de Lash en super Lesser, il ne restait pas grand monde pour se présenter comme potentiel héritier, Saxton compulsait les lignées à s’en bousiller les yeux et la demeure restait vide. A un moment, l’avocat de la Confrérie s’était demandé s’il n’allait pas aller chercher très loin et donner le tout à Revhenge mais celui-ci avait refusé. Le problème restait insoluble.



Qhuinn revint avec deux tasses qu’il posa sur la table basse. Blay ignorait de quoi son pote voulait lui parler mais il avait eu tellement d’espoirs déçus qu’il n’arrivait pas vraiment à croire que Qhuinn se comporterait comme il le voulait, même après que Saxton lui ai assuré le contraire. C’était terrible, mais c’était comme ça. Depuis que Qhuinn l’avait bloqué dans cette maison en lui demandant de rester parce qu’il avait des choses à lui dire, Blay s’imaginait qu’on allait lui demander de devenir le témoin à l’Union de Qhuinn et Layla et qu’il aurait à tracer l’une de ses fichus lettres. Il s’imaginait se lever en furie, balancer un gnon à la tête de Qhuinn et lui jeter que c’était bien la pire des choses qu’il pouvait lui demander… Mais il savait pertinemment qu’il accepterait parce que…



Trop bon, trop con.



Qhuinn jouait avec ses doigts, les tordant, les croisant, les décroisant tout en tapant du pied et en soupirant et en regardant alternativement le sol ou le plafond mais jamais Blay directement.



Tu te rends compte que ta demande va me faire mal, c’est ça ? Pensa Blay en prenant sa tasse avant de boire une gorgée. Je dois être complètement masochiste… Je sais bien que tu vas encore me faire mal et je reste… A attendre. Ne serait-ce que pour savoir que tu vas bien…



-          Ca fait… combien de temps qu’on a pas parlé, toi et moi ? Je veux dire… vraiment tout seuls.



-          Depuis que tu m’as dit de prendre soin de moi. Répliqua calmement Blay en reposant sa tasse.



Et Blam ! Tu vois que je peux faire mal, moi aussi ! Et t’as pas fini de l’entendre celle-là !



Qhuinn fit la grimace et se tassa un peu.



-          Qu’est-ce que j’ai été con de te dire ça…



-          Je ne te le fais pas dire. Mais je suppose que je dois m’estimer heureux parce qu’en général, tu sors cette jolie phrase après avoir baisé la personne dont tu n’as strictement rien à foutre. Au moins, j’ai été prévenu…



Sainte Vierge, mais que ma voix est aigre… Je pensais avoir dépassé tout ça…



-          Prévenu de quoi ?



-          Que j’étais la seule personne que tu n’estimais pas baisable dans cette fichue ville.



-          Ah mais si !



-          Pardon ?



Blay haussa les sourcils et se redressa sur son siège.



-          Merde, Blay… Tu t’es regardé ? Tu es… Waouh ! J’ai pas de mots pour dire à quel point tu es attirant.



Le rouquin sentit ses joues chauffer et maudit sa carnation qui le faisait virer à la tomate bien mûre à chaque fois qu’il était gêné.



-          Alors… pourquoi au nom du ciel… ?



-          Parce que tu es avec Saxton. Répliqua Qhuinn comme si c’était évident.



-          Je ne suis plus avec Sax.



Clope… Clope… Ou est mon paquet… ?



            Blay finit par trouver son paquet de Dunhill et à s’en allumer une presque sans trembler. Cette conversation devenait surréaliste.



-          Déjà ?! S’exclama Qhuinn.



Et ça ne s’améliorait pas.



-          Comment ça, déjà ?



-          Ah bah… je… pensais que…



-          Que ça durerait plus longtemps ? Que tu aurais du temps pour fuir encore plus loin ?



-          Euh… non, mais…



-          Et avant que tu ne décides de péter un câble pour de bon. Sax et moi avons rompu d’un commun accord parce que… (Blay souffla, peu désireux de trop en dire.) Parce que c’était fini. Il ne m’a pas fait de mal !



-          Mais je sais ça ! Je sais très bien qu’il t’a soutenu et tu n’imagines pas le respect que j’ai pour lui à cause de ça. Si je devais péter un câble, comme tu dis, ce ne serait ni contre Sax, ni contre toi, mais parce que j’ai été un sale con de te faire ça. J’ai jamais été en colère contre Sax. C’est moi qui… m’énervais.



C’est une caméra cachée ? Ou un rêve… ?



-          Qhuinn… Qu’est-ce que tu essayes de me dire ?



Le dit Qhuinn souffla un grand coup, posa ses mains sur ses genoux et, pour la première fois de la soirée, regarda Blay dans les yeux. C’était stupide mais le rouquin se sentait à chaque fois fondre devant le feu dépareillé de ces deux prunelles. Même après tout ce que Qhuinn lui avait fait…



Je t’ai définitivement dans la peau, Qhuinn… Pour t’oublier, il va falloir qu’on m’ampute du cœur et des trois quarts de mon cerveau.



-          Ce que j’essaye de te dire… C’est que durant toutes ces années où on s’est connu, tu es la seule chose au monde qui me donne l’impression d’être normal. D’être… voulu. Je sais pas si je m’exprime bien ! laisses-moi reformuler !



Et le voilà qui s’empêtre… comme toujours.



-          Dis les choses comme elles te viennent, Qhuinn. Tu fonctionnes à l’instinct, non ?



-          A l’instinct, ouais… Blay. Tu es la lumière dans mes ténèbres. Pendant… tout ce temps, je t’ai rejeté, pas parce que je t’aimais pas… Oh, putain, non… Mais parce que je pensais que la ridicule petite chose que je suis ne méritait même pas que tu lui adresses un sourire.



-          Qhuinn…



-          Laisses-moi finir ! Instinct… Tu te rappelles ? Bref… Si je me suis comporté comme l’épouvantable connard qui t’a rejeté deux fois… C’est parce que j’avais peur de te… souiller.



-          Bordel, Qhuinn ! Je ne suis pas…



-          Je sais. Tu n’es pas une pucelle effarouchée dont on doit défendre la vertu. Je sais… Mais je suis stupide, je te rappelle.



-          Tu n’es pas stupide, Qhuinn…



-          Si. Pendant des années, j’ai oublié que tu étais un guerrier et que tu as agi en guerrier. Que je t’ai fait mal en pensant te protéger alors que tu es mille fois plus capable que moi de prendre soin de toi… parce que… je pensais être noble à ma manière… Tu vas te brûler.



-          Hein ?



Qhuinn désigna la cigarette qui s’était consumée toute seule et qui arrivait en fin de course entre ses doigts. Blay s’empressa de l’écraser dans le cendrier avant de reprendre sa respiration et de demander :



-          Mais pourquoi tu me dis tout ça ? Est-ce que… Merde, Qhuinn. J’ai envie d’espérer mais je veux plus y croire. J’ai mis du temps à m’en remettre… pourquoi tu ne me fous pas la paix ?



-          Parce que tu mérites la vérité. Je t’aime. En fait, je t’aime depuis qu’on a huit ans… Et j’ai mis vingt ans à m’en rendre compte et à avoir suffisamment de courage pour te le dire.
Pyrine
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Chapitre 6: Il est temps de se bouger, là! :: Commentaires

CopGirl

Message Mer 12 Juin - 18:35 par CopGirl

Hey Hey quelle bonne surprise !merci Py pour la suite. j ai beaucoup aimé Rhage et la référence au match de foot !et la fin, enfin Qhuinn qui crache le morceau !!en même temps nous laisser là dessus... arrh!!mais tu ne serais pas toi si tu n étais pas un peu sadique !moi je suis sage et je me remet en mode patience pour lire la réaction de Blay.

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Founa

Message Jeu 13 Juin - 18:46 par Founa

Et bammmmmmmmmm!!!!!! Enfin!!!!! merci cher Py Smile
quand aura t-on la suite stp???sing

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HDM61

Message Jeu 13 Juin - 20:37 par HDM61

Ah, moment délectable  ! Je viens de tout relire, tous les chapitres que tu as écrits. C'est un peu comme refaire reconnaissance avec un ami perdu de vu... On croit avoir oublié mais il n'en est rien.
Même plaisir, même intérêt, même admiration qu'au début.
Et même curiosité : où est-ce que tu vas nous emmener ? Le voyage est passionnant et exaltant.
Merci.

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Luciale

Message Sam 15 Juin - 0:29 par Luciale

Merci Py pour cette suite ! J'ai également tout repris avec grand plaisir et j'ai hâte de savoir où tout cela va nous mener ! En tout cas j'adore l'idée c'est vraiment génial !

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Message Dim 16 Juin - 17:44 par athena

Merci aussi pour cette suite. C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé ton histoire.

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